Pour le réveil, et le matin dans la
cuisine
Alidor
cherche à son réveil
L’ombre
d’Iris qu’il a baisée,
Et
pleure en son âme abusée
La
fuite d’un si doux sommeil.
Les
bêtes sont dans leur tanière,
Qui
tremblent de voir le Soleil :
L’homme,
remis par le sommeil,
Reprend
son œuvre coutumière.
Le
forgeron est au fourneau,
Ois
comme le charbon s’allume,
Le
fer rouge dessus l’enclume
Étincelle
sous le marteau.
Cette
chandelle semble morte,
Le
jour la fait s’évanouir
Le
Soleil vient nous éblouir,
Vois
qu’il passe au travers la porte.
Il
est jour, levons-nous, Phyllis,
Allons
à notre jardinage
Voir
s’il est comme ton visage,
Semé
de roses et de lis.
Théophile
de Viau, Le Matin. Ode (1621)