dimanche 6 janvier 2019

Blandine Verlet (3)






Pour le réveil, et le matin dans la cuisine
  

            Alidor cherche à son réveil                       
            L’ombre d’Iris qu’il a baisée,                       
            Et pleure en son âme abusée                       
            La fuite d’un si doux sommeil.           

            Les bêtes sont dans leur tanière,            
            Qui tremblent de voir le Soleil :           
            L’homme, remis par le sommeil,           
            Reprend son œuvre coutumière.           

            Le forgeron est au fourneau,                       
            Ois comme le charbon s’allume,           
            Le fer rouge dessus l’enclume           
            Étincelle sous le marteau.                       

Cette chandelle semble morte,           
Le jour la fait s’évanouir                       
Le Soleil vient nous éblouir,                       
Vois qu’il passe au travers la porte.

            Il est jour, levons-nous, Phyllis,           
            Allons à notre jardinage                       
            Voir s’il est comme ton visage,           
            Semé de roses et de lis.

Théophile de Viau, Le Matin. Ode (1621)             


vendredi 4 janvier 2019

Blandine Verlet (2)




Blandine Verlet (1942-2018)

Jacques Duphly (1715-1789)

1. La Félix (livre II, n° 3)
2. La Victoire. À Madame Victoire de France (livre II, n° 1) : à 4' 26
3. La Drummond (livre IV, n° 4) : à 7' 00
4. La Milletina (livre I, n° 14) : à 10' 19
5. La Forqueray (livre III, n° 1) : à 12' 17
6. La de Vatre (livre II, n° 4) : à 17' 36
7. Rondeau (livre I, n° 13) : à 20' 36
8. Médée (livre III, n° 3) : à 24' 30
9. La Pothoüin (livre IV, n° 5) : à 27' 45
10. La Lanza (livre II, n° 5) : à 32' 54
11. Allemande (livre I, n° 9) : à 38' 25
12. La Boucon (livre I, n° 10) : à 43' 00
13. Chaconne (livre III, n° 2) : à 47' 17

Pièces 1 à 8 : clavecin Hemsch 1754
Pièces 9 à 13 : clavecin Anthony Sidey 1976 (tempérament inégal)
Enregistrements pour Philips (Musiques pour les princesses de France, vol. 1 et 2)



mardi 1 janvier 2019

Prosit Neujahr ! (1979-1989)


Josef Strauss, Die Libelle, polka-mazur op. 204


*

Guillaume-Antoine Olivier, Histoire naturelle (1789)

« Les Libellules se rendent dans nos jardins ; elles parcourent les campagnes, elles volent volontiers le long des haies ; mais où on les voit en plus grand nombre, c’est dans les prairies, & sur-tout le long des ruisseaux & des petites rivières, près des bords des étangs & des grandes mares. L’eau est leur pays natal ; après en être sorties elles s’en rapprochent pour lui confier leurs œufs. 
“ Quoique par la gentillesse de leur figure, dit Réaumur, par un air de propreté & de netteté, & par une sorte de brillant, elles soient dignes du nom de Demoiselles, on le leur eût peut-être refusé si leurs inclinations meurtrières eussent été mieux connues : loin d’avoir la douceur en partage, loin de n’aimer à se nourrir que de suc des fleurs & des fruits, elles sont des guerrières plus féroces que les Amazones ; elles ne se tiennent dans les airs que pour fondre sur les insectes ailés qu’elles y peuvent découvrir ; elles croquent à belles dents ceux dont elles se saisissent. Elles ne sont pas difficiles sur le choix de l’espèce : j’en ai vu se rendre maîtresses de petites Mouches à deux ailes, & d’autres qui attrapoient devant moi de grosses Mouches bleues de la viande ; j’en ai vu une qui tenoit entre ses dents & emportoit en l’air un Papillon diurne à grandes ailes blanches. C’est leur inclination vorace qui les conduit le long des haies sur lesquelles beaucoup de Mouches & de Papillons vont se poser, & qui les ramène souvent le long des eaux où voltigent des Moucherons, des Mouches & de petits Papillons ; elles cherchent des cantons peuplés de gibier. ” »

 *

Dr N. Joly, « Sur l’hypermétamorphose de la palingenia virgo à l’état de larve »,  
Mémoires de l’Académie des Sciences, Inscriptions & Belles-Lettres de Toulouse
7e série, t. III, 1871

« Tout le monde, à Toulouse, connaît ces légers insectes aux ailes de gaze qui, chaque année, tantôt vers la fin du mois d’août, tantôt au commencement de septembre, voltigent, le soir, en nombre immense, autour des réverbères de nos quais, exécutent dans l’air des danses fantastiques, s’y livrent à l’amour, et bientôt retombent épuisés sur le sol ou sur les dalles qu’ils jonchent de leurs cadavres. »

 *

 Johann Strauss fils, Auf der Jagd, polka-schnell op.373