Heinrich Heine, Buch der Lieder :
Die Heimkehr,
XXIX.
Schlechtes Wetter
Das ist ein
schlechtes Wetter,
Es regnet und stürmt
und schneit ;
Ich sitze am
Fenster und schaue
Hinaus in die
Dunkelheit.
Da schimmert ein
einsames Lichtchen,
Das wandelt
langsam fort ;
Ein Mütterchen
mit dem Laternchen
Wankt über die
Straße dort.
Ich glaube, Mehl
und Eier
Und Butter kaufte
sie ein ;
Sie will einen
Kuchen backen
Für's große
Töchterlein.
Die liegt zu
Hause im Lehnstuhl
Und blinzelt
schläfrig ins Licht ;
Die goldnen Locken
wallen
Über das süße
Gesicht.
Temps de chien
Vraiment il fait un
temps de chien,
Il pleut et il
vente et il neige ;
Par la fenêtre je
regarde
Dehors dans cette
obscurité.
Une lumière y luit,
toute petite,
Toute seule,
avançant lentement ;
Une petite mère avec
sa lanterne
Vacille sur la route
là-bas.
Je crois bien
qu’elle ramène
Des
œufs, du beurre, de la farine ;
Elle veut faire
un bon gâteau
Pour sa grande
fille chérie.
Dedans celle-ci somnole
sur la chaise longue
Et cligne des
yeux sous la lampe qui brille ;
Les boucles
blondes dévalent
Sur ce visage mignon.
Trad. © Knut
Talpa
Richard Strauss, Fünf kleine Lieder, opus 69 (1918)
N° 5 : Schlechtes Wetter
Il existe un
enregistrement de Schlechtes Wetter
par Christa Ludwig en concert à Salzbourg (Orfeo), hélas torpillé par la
débandade d’Erik Werba au piano. L’enregistrement remarquable d’Edda Moser avec
Irwin Gage fait partie d’un album Strauss-Schumann pour Electrola, probablement
son meilleur disque de lieder, qui pour une raison incompréhensible est le seul
de ses récitals à n’avoir pas été réédité dans le coffret hommage de 2013 (Emi).
Il faut donc se contenter du transfert précaire du disque noir pour goûter l’ironie
presque sarcastique de l’interprétation. Youtube propose à la suite la version autrement
superbe de Lucia Popp avec un Sawallisch moins souple qu’elle.