Edita Gruberova
Récital Mozart
Orchestre de chambre de Munich
Dir. Douglas Boyd
Bordeaux, Auditorium, 17 janvier 2014
Don Giovanni :
Ouverture
Récitatif et air de Donna Anna « Crudele ? – Non mi dir »
Six Danses allemandes
K. 606
L’Enlèvement au sérail :
Récitatif et air de Constance « Welcher Wechsel – Traurigkeit »
Adagio et fugue en
ut mineur K. 546
L’Enlèvement au sérail :
Air de Constance « Martern aller Arten »
Mitridate re di Ponto :
Ouverture
Récitatif et air de Xipharès « Qual tumulto – Soffre il
mio cor con pace »
Idomeneo : Ballet
Les Noces de Figaro :
Récitatif et air de Suzanne « Giunse alfin il momento – Deh vieni
non tardar »
Così fan tutte :
Ouverture
Récitatif et air de Fiordiligi « Temerari ! – Come scoglio »
En bis : Idomeneo :
Récitatif et air d’Électre « O smania ! o furie ! –
D’Oreste, d’Ajace »
« Cependant c’était de
cette distance-là qu’on venait à moi… ; elle avait pourtant cinquante ans,
mais je ne m’en ressouvenais plus, je ne lui désirais rien ; eût-elle eu
vingt ans de moins, elle ne m’aurait pas paru en valoir mieux ; c’était
une déesse, et les déesses n’ont point d’âge. »
Marivaux, Le
Paysan parvenu
Ceux qui venaient (on en connaît)
pensant assister à un Grubi Show, rêvant
peut-être aux outrances conjuguées d’une cantatrice à l’expressionnisme
scabreux et d’un fan-club machinalement hystérique, ceux-là en auront été pour
leurs frais. Car ce premier concert d’une série européenne n’a fait paraître ni
épouvantail ni fantôme, ni seulement le phénomène de longévité dont de bonnes
âmes ont cru bon de faire un argument publicitaire, mais cette chose évidente
et rare : un tout grand chant mozartien – la poésie d’une manière, incarnée
dans une personnalité qui s’affirme sur scène dans son caractère étrange comme
dans sa discipline. Quand Edita Gruberova entre en scène, entre aussi avec
elle une mémoire de l’interprétation, conservée par le disque, et ce sentiment
sans doute suffirait à émouvoir d’abord quiconque l’a découverte au début des
années 1980. Pourtant ce qui captive, ce n’est pas l’ombre du
passé ranimée par quelques vestiges, mais véritablement un art assumé au
présent, et parfois plus convaincant encore que les enregistrements flatteurs
d’autrefois. Après tout, nous sommes en terre de Bordeaux, où les vertus
métamorphiques du temps ne sont pas des fruits d’imagination.
La première fois que j’ai entendu
Gruberova sur scène, c’était en 1982 au Festival d’Aix. Elle y chantait la
Reine de la Nuit dans le spectacle inoubliable de Lucian Pintilié. Son entrée
se passait en haut de cette galerie de bois inspirée du Globe Theatre, derrière une vitre aux reflets de bronze (tant pis
pour la projection). À l’acte II, elle venait brandir le poignard dans l’arène
en bas. J’attendais trop sans doute de l’interprétation vocale, conditionné que
j’étais à la fois par les éloges d’André Tubeuf et par le disque d’Edda Moser.
Le chant de Gruberova m’avait semblé plus fragile que saisissant, dans le
suraigu en particulier, cependant je garde une impression très vive du climat
de malaise qu’elle installait : cette Reine n’était pas éblouissante à
proprement parler, mais inquiétante pour quatre, avec la froideur d’une
idole-serpent, magnétique malgré les inégalités vocales. Car enfin le timbre
avait cette poésie équivoque, et la phrase était tellement insinuante. Cette qualité
de poésie, je l’avais entendue quelques mois plus tôt, en disque certes (la
scène d’Ophélie dans Hamlet
d’Ambroise Thomas), mais surtout en direct à la radio, quand peu après la mort
de Karl Böhm l’Opéra de Vienne avait organisé une soirée d’hommage
funèbre : alors Edita Gruberova
avait chanté l’air triste de Konstanze avec un tact, une gravité, une profondeur
de sentiment inconnus de ses enregistrements officiels (et surtout pas dans
l’intégrale Solti).
C’est plus tard, en février 1989
lors d’un récital avec orchestre au Théâtre des Champs-Élysées, que j’ai pu comprendre
le charisme d’une artiste dont l’agilité saisissait moins, en somme, que
l’imagination dynamique – enchanteresse – avec une malléabilité
stupéfiante de la voix, de son rayonnement, de cet ascendant physique et subtil
que le disque rend si mal. Le programme était spectaculaire, copieux (le Crudel periglio de Giunia, Zerbinetta en
v.o., Traviata, la folie de Lucia), avec en bis l’air des talents d’Adèle et la
Villanelle de Dell’Acqua. De cette
piécette elle faisait un joyau et un songe. Les prouesses vocales – elle n’en était pas avare – étaient abolies dans la sensation d’une aisance jamais lisse ou indifférente malgré la fluidité et la
précision insensées du chant. C’était plus que l’élégance et le raffinement,
c’était l’impression d’un état de grâce, à tous égards, également sensible dans
la tension expressive de la voix (même éthérée) et dans sa façon de gagner la scène avec un glissement de sylphe.
Avant-hier à Bordeaux, sur la
scène de cet auditorium en style Ikéa, elle est entrée d’un pas lent et sûr,
silhouette alourdie, droite pourtant, sans rien de relâché ni de
crispé : imposante comme une altesse, mais assujettie à la concentration
d’un art mûri dans l’expérience. Une des beautés de ce concert,
constante, était de ressentir la maîtrise de l’interprète et les difficultés
qu’elle affronte en mesurant ses forces, lors même que le programme choisi, et
intelligemment ordonné, ne ménage pas la voix ni surtout les ressources
expressives d’une cantatrice. Le résultat a de quoi fasciner, dès le premier
extrait.
Dans la scène de Donna Anna, dans
son récitatif ou dans les vocalises finales, on entend la prudence délicate du
chant. Il lui faut audiblement contrôler la précision des intonations, et sur
ce point rares seront les instants du concert où la justesse ne sera pas
assurée. Mais cette conscience prudente est aussi la voie vers l’intériorité superbe qui caractérise
l’interprétation de la scène où Anna s’adresse à Ottavio. L’attaque pianissimo de la
phrase « abbastanza per te mi parla amore » ne frappe pas parce qu’elle manifeste un artifice vocal mais parce qu’elle dispose la représentation d’un espace mental qui n’est jamais loin du mystère. Dès qu’elle
ouvre la bouche, Gruberova touche par la tenue du chant, par un sentiment de
douleur rentrée, plus encore peut-être que par la lumière quasiment intacte du
timbre, d’un brillant à peine patiné. La physionomie de la chanteuse a beau
souligner les affects, sa voix, elle, ne présente aucun durcissement de
l’expression, comme il est ordinaire chez bien des interprètes en
fin de carrière. Même si quelques maniérismes de phrasé rappellent le caractère
bien connu de l’interprète, on l’a entendue dans les années précédentes moins
rigoureuse et plus encline à la préciosité des nuances ou des contrastes.
S’impose là continûment une impression d’évidence, de pertinence, de
justesse du sentiment – et on se souvient que Gruberova faisait partie de ces très
rares interprètes de Donna Anna qui n’attaquent pas « Or sai chi l’onore » comme une Furie fulminante mais piano, conformément à la partition.
Après tant d’extravagances dans
l’opéra romantique italien, ce retour à Mozart est comme la pierre de touche
d’un art demeuré sans exemple ni équivalent. Les longues oreilles, qui n’aiment
rient tant que réduire un chant à des qualités de hauteur, s’offusqueront de
suraigus âpres ou agressifs (ceux de Gruberova n’ont jamais brillé par leur
velouté) ou d’un registre grave encore plus spectral que naguère (l’air de
Fiordiligi en pâtit). Mais cet accord de la singularité et de la discipline
malgré les vicissitudes, ce sentiment de
la phrase, cet art du portamento
(non pas au sens actuel mais au sens classique de conduire et canaliser la
voix), cette manière donc de phraser pour pénétrer un caractère, ce pouvoir de
changer en une ou deux mesures la densité du temps, de faire entrer en concert
l’auditeur dans un autre univers, tout cela est extraordinaire. J’allais oublier
la netteté des mots, en particulier la différenciation vigilante des
voyelles et de leurs couleurs, quand tel Cherubino fêté à l’Opéra de Paris
semblait récemment n’avoir que deux voyelles en bouche.
Se présenter à nouveau en Konstanze
après quarante-six ans de carrière est un défi (l’air d’entrée « Ach ich liebte », peut-être le
plus ardu, est écarté). « Traurigkeit »
d’abord. Faut-il signaler que la voix est moins aisée et ductile que dans
l’enregistrement dirigé (lourdement) par Solti ? Le récitatif est assez
précautionneux, les fins de phrase seront un rien raccourcies parfois, mais le sens du
coloris, la finesse de touche qui n’outre pas le pathétique, la précision frémissante de cette méditation rappellent que chante toujours une grande mozartienne, capable
de faire d’un geste vocal un moment de poésie. Et puis l’air « Martern aller Arten ». Sur
les derniers accords, Edita Gruberova, la tête portée en arrière, pousse un
profond soupir. Ce n’est pas la mort qui l’a délivrée, comme le désire le
personnage, mais sa science, son art du risque, son imagination d’interprète
qui compensent amplement deux ou trois fléchissements qu’il est dérisoire de
pointer à la craie sur l’ardoise. Prodige, au reste, que ce souffle continu qui
porte impérialement les mots « Segen
belohne dich » depuis le contre-ut longuement tenu jusqu’au grand
trille conduisant au retour de l’Allegro
assai : plus qu’une performance de virtuose (et ce trille-là n’est pas
non plus un fantôme), voilà l’autorité sensible de la captive qui veut
persuader, qui implore et affronte en même temps le potentat. La qualité
plastique, le surgissement dynamique de la vocalise ne saisissent pas moins que jadis dans
les traits de gamme avant la reprise de « Laß dich bewegen » (mesures 126-130). Ce
qu’on entend là, cet art de prendre possession de l’espace musical et aussi de
la situation théâtrale, cette bravoure vulnérable et obstinée à laquelle les années donnent un supplément d’humanité, de densité, c’est la Gruberova
d’aujourd’hui, plus grande peut-être que sa légende dorée.
Il pouvait paraître curieux
qu’Edita Gruberova revienne aujourd’hui au Sifare de ses débuts
discographiques (l’intégrale de Mitridate
dirigée par Hager en 1977). Façon de boucler la boucle, dans un rôle moins
exposé qu’Aspasia ? L’expérience du concert est en tout cas celle d’une
permanence et d’un accomplissement. Car l’ascendant si particulier de ce timbre
aquatique, notamment dans les traits en staccato du premier air de
Sifare, semble inchangé depuis l’époque de ces disques ; sauf que la
froideur assez figée de la trentenaire d’alors – sorte de Nilsson
rococo – a fait place (dès le récitatif) à une autorité du discours sans agressivité, à une
sensibilité dans la partie centrale absentes alors, et tributaires sans doute de la collaboration avec Harnoncourt dans les années qui suivirent.
Dans ce contexte, même ce staccato si bien timbré gagne en force persuasive. La vocalisation est un peu
savonnée, mais les grands intervalles trouvent Gruberova expressive et la
cadence est magnifiquement tournée, sans rien de trop. Il est seulement dommage que l’orchestre ne lui apporte pas ici un soutien convenable. La
phalange est pourtant de qualité (bois souverains dans l’ouverture de Così) mais la direction du chef marie
bizarrement agressivité des accents et défaut de tension. Le ballet d’Idomeneo en souffrira dans ses sections
délicates, l’ouverture de Mitridate
s’enlise, et l’Adagio et fugue est
carrément raté par manque de cohérence.
Clore le programme sur le « Come scoglio » de Fiordiligi
était-il judicieux ? Gruberova n’a chanté le rôle que pour les besoins
d’un film régi par Ponnelle et dirigé par Harnoncourt, estimant que sa voix
convenait mal aux exigences du rôle dans le registre grave. Elle s’invente donc
ici un grave assez étrange, non pas guttural, mais feutré, nébuleux, comme la
voix des spectres troyens chez Berlioz. D’ailleurs les qualités expressives de
cet air, sa virtuosité particulière, ne flattent pas forcément l’art ni
l’esprit de Gruberova. Tant qu’à revenir à Mitridate,
on aurait aimé entendre « Nel grave
tormento » d’Aspasia.
Le choix d’insérer la scène de
Suzanne n’allait pas de soi. C’est un rôle qu’Edita Gruberova n’a jamais abordé – sinon par le biais de l’air (banal) de remplacement « Un moto di gioia » ou tout récemment du disque Mozart dont
ce concert reprend le programme – mais un air si dépourvu d’effets paraît
confirmer une volonté de l’interprète de revenir au foyer de Mozart. Je n’ai
pas été convaincu par son interprétation ultra-apprêtée, qui contrefait trop à
mon goût la jeune fille un peu sucrée (pour ne pas dire la petite fille : vade retro, Baby Jane !).
L’ensemble fait plus penser à une figurine rococo qu’à la respiration nocturne
du jardin.
Un seul bis, mais généreux et
surtout très étonnant. Gruberova a gravé l’intégralité du rôle d’Elettra au milieu
des années 80, et le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne s’y montrait pas
sous son meilleur jour : manque d’assise dans le grave, esprit un peu chichiteux,
mesquin même, avec une scène de démence fausse d’esprit (rire
gloussé compris). Le temps qui a passé sur cette voix, la maturité supérieure
de l’interprète la conduisent aujourd’hui à brosser la scène de folie (le
récitatif est donné dans sa version abrégée) avec une hardiesse et une
imagination autrement convaincantes. Pour le coup, même ce grave livide sorti
d’on ne sait où contribue à une composition qui n’est pas
flamboyante (la voix ne le permettrait pas plus qu’autrefois) mais régie par une amertume sans remède : pas de vociférations, et
c’est heureux, mais le poison fatal de la haine, destructeur du personnage qui
en est le réceptacle. La vocalise descendante qui par deux fois mime un rire
dément est certes jouée comme un rire sardonique (choix
discutable en soi), mais cette fois, contrairement à l’enregistrement Decca,
l’essai est transformé, le poids expressif est trouvé, et on se retrouve face à
la Gruberova puissamment inquiétante, jusque dans les variations d’élocution et
de couleur sur « Ceraste, serpenti ».
À la fin du récitatif, sur « a pianto eterno », elle sait une dernière fois donner l’illusion que
sa voix est le relais d’une source très lointaine du son, d’un son surnaturel
qui la traverserait – comme un corps possédé d’une haine qui n’est pas à elle : fureur sacrée, pour ainsi dire, où l’interprète ne s’abaisse pas à extrapoler un aigu complaisant sur la note finale. Cette
Électre-là, en définitive, couronne non pas un show mais une ascèse d’artiste.
Mozart est un grand poète, Gruberova est sa prophétesse, et les
prophétesses n’ont point d’âge.
Photo en tête :
Edita Gruberova dans La Straniera à l'Opéra de Zurich
Alors en 2014, on aura aussi des textes sur des concerts récents! Bien, bien, bien, bien, bien...
RépondreSupprimer(Merci)
Et à partir d'aujourd'hui je dirais donc "Madame Grubi".
Vu le nombre de concerts auxquels je me rends, ne rêvez pas trop.
RépondreSupprimerOn peut dire plutôt : Gospodina Grubi
Eh bien ... essai transformé à Paris, d'ailleurs très proche de tout ce que vous avez écrit, sans miracle mais sans affaissement non plus. Deuxième air de Constance plus réussi qu'il y a quelques années à Paris et surtout l'impression générale à la fois d'une détente, voire d'une décontraction et d'une fraicheur stupéfiante ... et je ne parle pas de l'état du timbre ou de la voix mais du résultat interprétatif. On a vraiment l'impression qu'elle chante Constance pour la première fois ... et quand en deuxième bis elle redonne la folie d'Elettra (Paris oblige ...) c'est chanté avec la même ferveur et la même concentration ... très étonnant. Public ravi ou au moins impressionné dans son ensemble.
RépondreSupprimerJ'ai détourné les yeux pour l'air de Suzanne, ce qui a rendu plus neutre l'effet Baby Jane, je crois. Après "figurine rococo" ça n'est nécessairement pour me déplaire. Et puis,tenez, je me demandais si elle n'avait pas ses grandes ainées dans l'oreille en préparant ce concert. Presque un hommage aux années viennoises ... du coup j'ai même eu Seefried en tête.
Fiordiligi peu utile, mais il y a des choses adorables (y compris un mouvement de main vers l'extérieur, très rhétorique, très aristocratique qui montre qu'elle a tout compris). Je suis curieux du film depuis longtemps, je crois que je vais sauter le pas.
Le vidame à la retraite.
Tant mieux si vous n'avez pas été déçu. De mon côté je n'ai pas pu avoir de place pour le concert des Modigliani, c'est contrariant, mais il faut aimer les choses adverses.
RépondreSupprimerJe croyais que seuls les Italiennes chantaient avec les mains. Enfin, c'est toujours mieux de chanter Così avec les mains qu'avec les pieds.
Si j'en juge par une photo publiée sur le net, hier soir c'est la même Japonaise qu'à Bordeaux qui lui a offert aux saluts un bouquet avec un grand éventail. Ça doit lui faire un sacrée collec à force.
J'étais aussi à Pleyel hier soir, mais je tenais à préciser que Mme Gruberova a donné un troisième bis, un peu plus tard, devant le Louvre, malheureusement le public volage comme la Fortune était parti. Des images nous restent heureusement :
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=tptY2Xx85pA
Après avoir vu des photos du concert de Pleyel samedi, je puis affirmer que la robe que portait Mme Gruberova à Bordeaux était beaucoup plus grand genre.
RépondreSupprimerDehors la vieille!
RépondreSupprimerSabine D.
Oui!
RépondreSupprimerA son âge j'avais déjà arrêté...
Mady M.
C'est comme moi : à mon âge, j'ai déjà arrêté...
RépondreSupprimerNatalie D.
Ach ja!
RépondreSupprimerDie Edita ist nicht rock'n roll genug!
Simone K.
Pour qui voudrait se faire une opinion par soi-même,
RépondreSupprimervoici le concert de Bordeaux dans son intégralité (sauf les rappels) :
http://youtu.be/4YIpJCdExWo
http://youtu.be/2kg1rjp57Tc
Sergio S.
Merci pour les liens!
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